Les femelles du bombyx du murier émettent une phéromone attractive et euphorisante pour les mâles. Pour cela, elles exposent, dès leur éclosion, des glandes odorantes situées à l'extrémité de leur abdomen. Elles restent dans cette position "d'appel des mâles", avec leurs glandes turgescentes et bien visibles et en agitant l'abdomen pour favoriser la diffusion de l'odeur, jusqu'à l'accouplement. Ainsi, même à de grandes distances, elles attirent des mâles dont les antennes pectinées, riches en cellules chimioréceptrices, semblent avoir pour rôle essentiel de déceler l'odeur de la femelle incapable de voler. A partir des glandes sécrétrices de 500 000 femelles, C.Van der Broost et ses collaborateurs ont extrait et analysé quelques mg de la substance. Il s'agit d'un alcool: l'hexadécadiénolou bombycol, dont l'activité biologique limite est de 10-12pg/ml. En approchant une baguette trempée dans une solution de bombycol des antennes d'un mâle, on déclenche une réaction aphrodisiaque qui se traduit par des frémissements des ailes. L'antenne du mâle est sensible à seulement quelques molécules de phéromone.
Par la suite, on a trouvé que seuls 50 % des récepteurs antennaires réagissent au bombycol. Une seconde phéromone agit sur les autres récepteurs; il s'agit de l'aldéhyde correspondant, le bom bycal, qui inhibe la réponse euphorique des mâles. Lorsque l'on sait qu'un isomère moins actif du bombycol est également présent, on constate que chez la femelle de ce papillon plusieurs substances sont en cause dans un "complexe phéromonal" très actif.
Après cette découverte, C.Van der Broost et ses collaborateurs ont testé la phéromone du bombyx synthétisée à base de solvant volatile sur des humains. L'expérience a démontré une réaction euphorisante pour 95% des sujets testés.